Les dépôts de permis de construire en nette hausse
Le ministère de la Transition écologique vient tout juste de publier les derniers chiffres concernant le nombre de permis de construire délivrés et ils sont formels ! Entre mai 2021 et avril 2022, la France a atteint un de ses plus hauts niveaux depuis 15 ans. Au total, ce sont donc 500 400 permis de construire qui ont été déposés pour des constructions neuves à travers le territoire, soit plus de 20,7 % supplémentaires si l’on fait la comparaison avec l’année précédente. Si l’on se rapporte aux années avant que ne débute la crise sanitaire du Covid-19, on retrouve un écart bien moindre de 9 %, mais tout de même assez considérable pour être remarqué.
Prenant en compte principalement, les dépôts de permis effectués sur la fin d’année 2021, ces chiffres sont, pour bon nombre de professionnels du secteur, à prendre tout de même avec des pincettes. En effet, tous sont quasi-unanimes sur le fait que ces chiffres vont décroître fortement dans les prochains mois. D’ailleurs, si on compare le nombre de ces dépôts avec celui des mises en chantier effectives sur la même période, l’écart se creuse. De ce côté-ci, le ministère de la Transition écologique en a, en effet, dénombré 392 600 mises en chantier, soit une augmentation de 4,1 % par rapport à l’année précédente.
Pour beaucoup de professionnels, cette hausse des dépôts de permis, que l’on peut qualifier d’exceptionnelle, fait suite à l’annonce, puis à la mise en place, à partir du 1er janvier 2022, d’une nouvelle réglementation beaucoup plus contraignante pour les constructeurs : la RE2020. Pour étayer ces suppositions, il suffit d’ailleurs de se pencher sur les chiffres de l’année 2013, lorsque la nouvelle norme RE2012 était alors entrée en vigueur. Le phénomène était, à peu de choses près, identique.
La RE2020, plus contraignante, pour limiter les émissions de CO2
Que l’on parle ici de maisons individuelles, de lotissements, ou de logements collectifs, les particuliers et constructeurs sont effectivement nombreux à avoir sauté le pas et déposé leur permis de construire à la toute fin de l’année 2021. Leur objectif : éviter, sans aucun doute, que la construction de leur bien passe sous la nouvelle réglementation RE2020, beaucoup plus contraignante, mais aussi, plus chère. Mais néanmoins meilleure pour la planète.
Mise en place dans le but de lutter plus encore contre le réchauffement climatique en réduisant principalement les émissions de gaz à effet de serre, la RE2020 impose de nouvelles règles de construction. Parmi elles, on retrouve notamment le fait d’utiliser des matériaux responsables et biosourcés, jusque-là boudés par les constructeurs comme le bois qui s’apprête à venir remplacer les incontournables béton et acier. Par ailleurs, de gros efforts vont également devoir être fournis pour que les nouveaux logements construits sous cette norme présentent des niveaux d’isolation au froid et à la chaleur bien plus élevés. Résultat des courses, au-delà des contraintes matérielles, mais aussi de main d’œuvre, qui se doit d’être plus qualifiée et donc plus difficile à trouver, un surcoût évident des constructions est à attendre pour les futurs propriétaires. Selon la Fédération française du bâtiment, celui-ci pourrait d’ailleurs tourner autour des 7 à 8 % par chantier sur l’année 2022.