Construction : un secteur à l’arrêt depuis 2022
Selon la Fédération des promoteurs immobiliers (FPI) qui s’est exprimée par la voix de son président Pascal Boulanger, l’année 2022 est l’une, sinon l’année la plus mauvaise enregistrée par la profession. – 24,6 % de réservations sur l’ensemble de l’année et jusqu’à – 36,3 % au dernier trimestre. Des niveaux inférieurs à ceux de l’année 2020, pourtant à l’arrêt du fait de la pandémie de Covid-19 et des confinements. Pascal Boulanger déplore d’ailleurs une baisse de l’offre, mais également de la demande. De leur côté, les représentants du Pôle Habitat de la Fédération Française du Bâtiment (FFB) observent des chiffrent jamais vus depuis la crise des subprimes de 2008. Et de préciser que les ventes du marché de la construction sont en baisse de 31 % en 2022, à 96 000 unités et jusqu’à – 38 % au dernier trimestre.
Pascal Boulanger, Président de la FPI France : « La dernière digue, la vente aux propriétaires occupants, vient elle aussi de céder. Hausse des coût de construction, taux d’usure, inquiétude des ménages, tout contribue à éloigner les Français de l’acte d’achat d’un bien immobilier. ».
Il faut dire que les promoteurs doivent composer avec des difficultés d’approvisionnement en matières premières, des coûts de construction en hausse liés notamment à l’entrée en vigueur de la nouvelle norme RE2020, de même que la flambée des prix de l’énergie. Face à cela, les acquéreurs sont moins nombreux, freinés par la hausse des taux d’intérêt des crédits immobiliers et l’inflation galopante qui impactent leur pouvoir d’achat et les incitent à reporter leur projet immobilier. Une conjoncture qui laisse peu de perspectives d’amélioration pour 2023.
Des dispositifs pour booster l’offre et la demande
Dans ce contexte, la FPI a demandé au Gouvernement la mise en place d’une aide fiscale « exceptionnelle, de courte durée », jeudi 9 mars dernier. Une mesure qui pourrait entrer en application le 1er mai pour prendre fin le 31 décembre 2023 précise Pascal Boulanger. Celle-ci prendrait alors la forme de tout ou partie des dispositifs tels que le prêt à taux zéro (PTZ) « amplifié », la TVA réduite ou encore la suppression des droits de succession sur les logements neufs.
Pour le Pôle Habitat FFB, le coup de pouce pourrait venir des banques qui accordent les crédits immobiliers et des industriels et distributeurs qui agissent sur l’évolution des prix des matériaux.
Dans l’ensemble, c’est toute la filière qui s’élève vent debout depuis plusieurs mois déjà pour réclamer un « bouclier logement » qui pourrait s’inscrire dans une loi de finances rectificative. Au programme : prorogation du PTZ au-delà du 31 décembre 2023 et prolongement du dispositif Pinel classique à taux plein (rappelons que celui-ci est voué à disparaitre en 2024 avec d’ici là une baisse progressive de la réduction d’impôt accordée) en lieu et place du nouveau Pinel +, peu efficace selon eux.
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