La sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne a d’ores et déjà déstabilisé le secteur de l’immobilier britannique. Les conséquences toucheront-elles l’Europe ?
Les premiers effets ne se sont pas faits attendre. Quelques jours après les résultats du référendum, six fonds de gestion immobiliers ont dû suspendre leurs transactions sous la pression de leurs associés. Ces derniers ont en effet souhaité retirer leurs investissements, provoquant une fuite de capitaux trop importants pour les fonds, qui ne disposaient pas des liquidités nécessaires. Un début de panique qui semble s’être calmé depuis, mais ces signes ne sont pas forcément rassurant.
Autre conséquence, la dégringolade de la Livre Sterling vis-à-vis des autres monnaies, de retour à ses niveaux de 1985. De fait, l’immobilier britannique devient particulièrement attractif pour les étrangers , qui récupèrent du pouvoir d’achat. D’autant que de nombreuses transactions immobilières, avant le référendum, avaient intégré une clause permettant d’annuler la vente en cas de Brexit. Ces paramètres, couplés à une baisse des prix inévitable – particulièrement à Londres où les prix avaient atteint des niveaux irrationnels – rend le secteur immobilier britannique très attrayant… pour les Européens.
Baisse des investissements britanniques en France à prévoir
Pour les Britanniques souhaitant investir en Europe, la donne a aussi largement changé. Le marché européen prévoit des aménagements et des facilités entre Européens, en vertu de la libre circulation des hommes et des capitaux. Depuis la sortie de l’UE, les taxes sur les revenus immobiliers et sur les plus-values sont passées à 33% pour tout Britannique souhaitant investir en France, par exemple (contre 20% et 19% auparavant). Une baisse des investissements britanniques est donc logiquement à prévoir en France.
Si les Britanniques sont donc limités dans leurs investissements en Europe, l’inverse est particulièrement intéressant et attractif. Un retournement de situation favorable à l’UE et à ses ressortissants. Voici les premières conséquences du Brexit, et elles ne sont pas à l’avantage des Britanniques.