Faire constater la présence d’amiante avant d’effectuer des travaux
En 2016, la loi Travail imposait déjà aux professionnels de la construction comme les maîtres d’ouvrage et autres donneurs d’ordre, de réaliser un repérage de l’amiante avant travaux (RAAT). Une obligation destinée à identifier la présence d’amiante avant de mener des travaux de construction ou de rénovation sur un chantier. Cette matière largement utilisée dans les années 50 pouvant nuire aux travailleurs, aux artisans, comme aux habitants.
En 1997, l’amiante est une substance ayant été interdite dans les constructions, jugée cancérigène. Mais sa présence est encore souvent observée dans les dalles, carrelages, cols et enduits des bâtiments anciens. Le diagnostic avant travaux doit donc être effectué par une entreprise disposant de la « certification amiante avec mention ». Si la présence de l’amiante est constatée, alors le diagnostic doit être suivi d’un désamiantage réalisé par un professionnel.
Le repérage avant travaux s’ajoute aux diagnostics pré-vente obligatoires
Depuis le 16 juillet 2019, un arrêté prévoit que tous les professionnels, mais également tous les particuliers souhaitant effectuer des travaux dans un immeuble bâti, doivent réaliser un RAAT avant de faire intervenir un artisan. Selon les travaux de rénovation qui doivent être entrepris, leur nature et la surface du logement, la facture peut grimper de 200 à 2000 euros pour un particulier. Un changement d’interrupteur par exemple, ne nécessitera qu’un diagnostic de l’enduit mural alors qu’une rénovation complète du logement demandera des tests plus approfondis.
Arrêté du 16 juillet 2019 - Article 3 : « Le repérage de l'amiante avant certaines opérations dans les immeubles bâtis, consiste à rechercher, identifier et localiser les matériaux et produits contenant de l'amiante susceptibles d'être affectés directement ou indirectement du fait, notamment, de chocs ou de vibrations par les travaux et interventions ».
Si la note peut sembler élevée, les spécialistes insistent sur la nécessité de réaliser de tels tests en amont. L’amiante est très volatile et peut donc se loger dans l’air ou sur les murs, et ce de manière invisible. Il s’agit donc de protéger les artisans, mais également les propriétaires et les locataires. Les nuisances liées à l’amiante sont aujourd’hui encore la deuxième cause de maladie professionnelle. Pourtant, il faudra encore une trentaine d’années pour désamianter tout le pays.
Cette obligation de repérage s’ajoute au diagnostic sur l’état d’amiante et autres diagnostics (notamment énergétiques) déjà imposés aux propriétaires qui souhaitent vendre leur bien.
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