Prix du logement et étiquette énergétique : un révélateur des inégalités entre les acheteurs
Selon les notaires de France, 19 % des acheteurs de logements anciens catégorisés « passoires thermiques » sont des employés et 15 % sont des ouvriers. Mais rapporté à la catégorie socio-professionnelle, les premiers acquéreurs de logements énergivores sont les classes moyennes, composées des Français qui exercent une profession intermédiaire, soit 27 % des acheteurs. 42 % des acquéreurs de passoires thermiques sont en outre catégorisés « classe moyenne » ou « classe supérieure ».
Si passoires thermiques ne signifie donc pas automatiquement ménage modeste, l’étude démontre toutefois que plus le logement est mal isolé, mal chauffé et donc énergivore, plus les acheteurs sont modestes. Il y a par exemple plus de deux fois plus d’ouvriers qui achètent un bien ayant une étiquette énergétique F ou G (15 %) que pour les achats de logements étiquetés A ou B (7 %).
Notaires de France – Avril 2021 : « L’étiquette énergétique peut être un critère de variation du prix du logement. À ce titre, elle peut être révélatrice d’inégalités entre les catégories socio-professionnelles ».
Si de nombreux facteurs peuvent faire varier la note reçue par un logement sur un DPE, l’étude d’une agence immobilière parisienne montre que certains facteurs ont une influence plus notable que le reste. D’abord, la note reçue sur le DPE sera largement influencée par la taille du bien (35% de 1 pièce sur des passoires thermiques contre 6% des 3 pièces). De même, l’étage auquel se trouve l’appartement, la méthode de chauffage et l’année de construction du logement sont aussi des facteurs conséquents sur la note reçue sur un DPE.
Rénovation énergétique : vers un meilleur accompagnement des ménages les plus modestes ?
Selon l’exécutif, les classes moyennes sont plutôt ouvertes aux différentes aides et dispositifs proposés, qui encouragent la rénovation énergétique des logements (MaPrimerénov’ par exemple). Reste que pour le moment, l’aide moyenne de l’Etat est de 2 700 euros, ce qui peut sembler insuffisant pour couvrir l’ensemble des travaux et le reste à charge. L’étude des notaires de France coïncide avec le recentrage des objectifs d’économies d’énergie fixés pour les certificats d’économies d’énergie (CEE). Le Gouvernement a en effet décidé de rehausser ces objectifs à 2 500 térawattheures (TWh) pour la période 2022-2025, contre 2 400 TWh annoncés en février dernier. C’est également 17 % de plus que ce qui était demandé entre 2018 et 2021. Le communiqué publié par le ministère de la Transition écologique sur le sujet, précise par ailleurs que 730 TWh « seront réalisés au bénéfice des ménages en situation de précarité énergétique, contre 600 TWh dans la version soumise à la consultation ». Un nouvel objectif qui vise à la fois une meilleure performance énergétique des logements et un meilleur accompagnement apporté aux ménages les plus modestes. Quelques semaines auparavant, le ministère avait annoncé la fin des dispositifs de rénovation « à 1 euro », ce à partir du mois de juillet 2021.
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