Le logement n’est pas une priorité, y compris pour les ménages
Selon l’INSEE, les ménages consacraient 16 % de leurs revenus à leur logement en 2020, contre près de 20 % en 2021. Pourtant, ce sujet est loin de faire la une des actualités et des engagements politiques. Comme le relate le quotidien le Figaro, le quinquennat d’Emmanuel Macron a été marqué par quelques polémiques telles que l’effondrement d’immeubles insalubres à Marseille, les problèmes liés aux squats ou encore, les « rentiers » désignés par le chef de l’Etat. Autant de coups de projecteurs qui ont mis le logement sur le devant de la scène de manière éphémère, sans toutefois en faire une priorité.
Selon l’IFOP, le logement n’est pas un sujet assez clivant dans le cadre d’une campagne présidentielle. Les candidats lui préférant la sécurité ou l’immigration. Lorsqu’il est abordé, c’est d’ailleurs par l’intermédiaire d’autres thèmes comme la rénovation énergétique, le droit de propriété, les frais de succession ou encore, les logements sociaux.
Crise du logement, une « bombe à retardement »
Il faut dire que même les ménages, pourtant les premiers concernés, ne placent pas le logement en tête de leurs préoccupations, soucieux avant tout de leur pouvoir d’achat. Selon Jean-Marc Torrollion, président de la FNAIM (Fédération nationale de l’immobilier), cette tendance s’explique par un marché immobilier en forme. Après un record de ventes en 2020, 2021 pourrait redistribuer les cartes avec quelque 1,2 millions de transactions enregistrées. Si la crise du logement n’a pas eu lieu, malgré des prix en perpétuelle hausse, on observe toutefois des tensions dans les zones littorales les plus touristiques où les prix flambent, ce qui est de plus en plus imputé aux Parisiens et aux habitants des grandes métropoles qui souhaitent se mettre au vert.
Ces tensions pourraient s’étendre aux villes moyennes qui ont retrouvé la cote auprès des acheteurs depuis le début de la crise sanitaire et les confinements successifs.
+7,5 %
Selon l’économiste Robin Rivaton, il faut craindre une crise sociale d’ici à deux ans tant « le logement est au cœur de nos vies. Il est aux marges de la politique ». Et de préciser que le fossé pourrait se creuser entre les multipropriétaires qui transmettent leur patrimoine à leurs enfants et ceux, n’ayant pas les moyens d’accéder à la propriété, qui devront rester locataire. Une crainte déjà évoquée par la Fondation Abbé Pierre dans son rapport annuel, qui n’hésitait pas à parler de « bombe à retardement ».