Peut-on chauffer uniformément toute une copropriété à 19°C ?
Le message est répété à l’envi : cet hiver, les Français sont invités à régler leur chauffage sur 19°C. Problème, de nombreux logements sont soumis au chauffage collectif, 3 millions exactement. Cela représente 32 % des logements régis par le statut de la copropriété. Pour le gouvernement, la solution se trouve peut-être dans l’individualisation des frais de chauffage collectif, dispositif peu étendu et pourtant obligatoire depuis 2015, lorsque cela est possible techniquement et n’engage pas de frais trop importants.
Car dans les faits, ce n’est pas si simple. Selon Eddie Jacquemart, président de la confédération nationale du logement (CNL), interrogé par les Echos, il est difficile de chauffer de la même manière un logement situé au rez-de-chaussée et un autre situé au 5ème étage d’un immeuble en copropriété. Une analyse que partage Pascal Housset, président de l’Union des métiers du génie climatique, de la couverture et de la plomberie (UMGCCP), qui évoque l’orientation des appartements et la déperdition de chaleur. Quant à chauffer les pièces à vivre à 19°C et les chambres à 17°C, comme le recommande l’exécutif, cela nécessite la mise en place de robinets thermostatiques sur tous les radiateurs. Un coût unitaire estimé entre 300 et 400 euros en moyenne.
Entretien, robinets thermostatiques et programmateurs préconisés
La question de l’entretien des installations de chauffage est elle aussi au cœur du plan de sobriété énergétique. Le gouvernement encourage un entretien tous les quatre à cinq ans afin, justement, d’améliorer la qualité du chauffage distribué dans l’ensemble des logements des immeubles collectifs. Selon Pascal Housset, un réseau emboué (bruits anormaux, chaleur inégale, liés à un défaut d’entretien et de nettoyage des filtres) peut être à l’origine d’une surconsommation d’énergie de l’ordre de 15 %.
L’individualisation des frais de chauffage ou de refroidissement a été instaurée en 2015, par la loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte. Elle n’est toutefois obligatoire que lorsque l’installation n’est pas trop complexe et adossée à des préoccupations financières depuis mai 2019.
Pour remplir ses objectifs, le Gouvernement souhaite que les copropriétés intègrent l’installation de l’individualisation des frais de chauffage à leurs plans pluriannuels de travaux (PPT), obligatoires à partir du 1er janvier 2023 pour les immeubles en copropriété de plus de 15 ans. Tous les logements déjà construits devront par ailleurs s’équiper d’un programmateur de chaudière d’ici à 2025. La question du financement, des aides allouées et des contrôles en cas de non-respect de la loi reste toutefois en suspens. Le coup de pouce thermostat a, par exemple, pris fin en décembre 2021 et ne concernait pas les robinets thermostatiques.
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