Un amendement déjà voté pour interdire la location des passoires thermiques
Les députés étudient actuellement le projet de loi Energie-climat soumis à une première lecture. Il s’agit d’une version enrichie de nombreux amendements qui ont déjà été votés et adoptés par la commission du développement durable et de l’aménagement du territoire.
Un amendement en particulier se distingue des autres. Il vise à interdire la mise en location des logements qualifiés de « passoires thermiques ». Autrement dit, le but est d’inciter les propriétaires-bailleurs à rénover leur logement avant de le proposer à un locataire.
Amendement n°CD151 : « Cet amendement vise à interdire la conclusion d’un bail de location pour les logements à faible efficacité énergétique, appelés passoires thermiques, en 2025 pour les zones tendues, et à tout le territoire en 2028. Le critère retenu (…) est celui de la consommation d’énergie primaire (…), [dans ces] logements dont le diagnostic de performance énergétique est égal à F ou G ».
Avant d’interdire, proposer des aides plus claires en faveur de la rénovation
Si cette mesure ne vise dans un premier temps que les zones les plus tendues, où l’offre de logements est inférieure à la demande, elle devrait s’étendre à toute la France dès 2028. Et d’ajouter qu’une aide à la rénovation devrait être proposée aux ménages concernés. Malgré tout, elle est accueillie avec une certaine sévérité par de nombreux professionnels.
Depuis 1998, le nombre de logements ayant été rénovés avant d’être remis en location n’a jamais été aussi bas. Une tendance que certains expliquent par une solvabilité en baisse des bailleurs et un manque de clarté des aides et des dispositifs qui incitent à la rénovation énergétique. En outre, de nombreux propriétaires détiennent « seulement » un ou deux biens mis en location, ce pour des loyers plutôt faibles. Malgré des dispositifs fiscaux tels que le déficit foncier qui permet de déduire le montant des charges et des travaux des revenus fonciers, encore faut-il disposer d’un budget suffisant pour initier les premiers travaux.
Les professionnels insistent donc sur la nécessité de proposer des dispositifs plus clairs avant d’adopter une politique de contrainte et d’exclusion. Pour l’heure, le CITE (crédit d’impôt pour la transition énergétique) devrait être supprimé l’an prochain et remplacé par une prime à destination des plus modestes. Quant au CEE (certificat d’économie d’énergie), il doit être prolongé d’un an, jusqu’en 2021.
En savoir plus sur les réglementations pour la rénovation énergétique
- >
Rénovation énergétique : un accompagnateur obligatoire pour les ménages ?
- >
Rénovation énergétique : ce qui change au 1er juillet
- >
Du changement pour la rénovation énergétique en 2022
- >
Rénovation énergétique : le seuil d’indécence énergétique rendra certains logements inlouables
- >
Rénovation énergétique : les nouvelles mesures de la loi Climat
- >
Propriétaires : vous allez devoir améliorer l’isolation et le chauffage de vos biens
- >
Rénovation énergétique : tous les bâtiments ont désormais leur fiche d’identité
- >
Rénovation énergétique : l’Europe accélère le pas