Une étude menée par l’association UFC-Que Choisir montre que depuis 5 ans les frais de renégociations des prêts n’ont cessé 23d’augmenter. En moyenne, ils ont progressé de 18 à 24 %. Cette montée des prix s’accompagne également de délais d’attente plus long lors du traitement des dossiers.
<h2>Des délais rallongées</h2>
UFC-Que choisir a épluché pas moins de 500 dossiers qui présentaient plusieurs points de discorde entre l’établissement prêteur et le client. Dans 83 % des cas, le problème prenait part à des moments importants de la renégociation de crédit : lors de la demande (23 %), la gestion du dossier (39 %) et lorsque la banque liste les frais imposés aux clients (21 %).
L’un des points mis en exergue par cette étude est le rallongement des délais lors de l’envoie de certains documents liés à la renégociation, c’est le cas du décompte de remboursement anticipé. Ce document permet d’entammer une démarche de rachat de crédit auprès d’un établissement concurrent et donc les banques ralentissent les démarches. Le décompte de remboursement anticipé a été envoyé avec un retard allant jusqu’à 11 mois dans certains cas ! Les établissements bancaires prétextent généralement un manque d’effectif afin de pouvoir faire suivre les documents rapidement. En effet, ce processus d’entente sur le crédit
Ces pratiques bancaires visent à réduire au maximum les demandes de renégociations de crédits étant donné que ce dispositif est contraignant pour l’établissement bancaire. En effet, les intérêts de l’emprunteur et du prêteur sont divergeants, le premier souhaite réaliser des économies sur le crédit contracté et le second préfère conserver le plus possible les intérêts générés.
<h2>Inflation des frais</h2>
Dans son enquête, 21 % des dossiers traités montrent une tarification trop élevée du rachat ou de la renégociation de crédit immobilier.
Les frais d’avenants s’élève aujourd’hui à 1,34 % du crédit restant, ceux-ci sont inhérents à toute demande de renégociation. En 5 ans, ils ont augmenté de 18 % une inflation impressionnante qui n’est pas en faveur des emprunteurs.
Les frais de dossier que facture la nouvelle banque d’accueil ont augmenté de 24 % ce qui correspond en moyenne à +323 €. Ce montant dépend des établissements bancaires, La Banque Postale impose 100 € à ses clients là ou ING Direct demande 750 €, un écart considérable qui renforce le jeu de la concurrence.
L’ensemble de ces contraintes temporelles et financières ont réduit la demande en renégociation de crédit, les clients se montrent plus vigilants. En janvier 2017 la part des renégociations dans les volumes de crédit immobilier était de 61,6 % avant de chuter à 49,6 % en avril dernier.
Perte d’argent pour le consommateur
Outre un frein à la mobilité de la clientèle, des considérations économiques sont aussi à prendre en compte selon l’association. « Le temps joue en faveur des banques, car les intérêts du crédit sont payés prioritairement au remboursement du capital », souligne Evelyne Gaubert.
r, pour le client, la renégociation d’un prêt immobilier est d’autant plus rentable qu’elle est effectuée rapidement. « Avec ce délai imposé par la banque, là où le client aurait du gagner de l’argent, il en perd. Plus il doit attendre, plus le gain escompté est réduit », précise-t-elle.
Leur montant plancher moyen « a quant a lui explosé (+43 %), passant de 361 euros à 516 euros », assure l’association, qui fait appel au ministre de l’Economie pour un plafonnement de ces frais.
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