La collecte des SCPI au beau fixe en 2022
Déjà en hausse de 53 % au début de l’année 2022 par rapport à l’année précédente, avec un premier trimestre affichant 2,6 milliards € de collecte, la collecte de la SCPI n’a pas faibli au deuxième trimestre. D’avril à juin 2022, la collecte a affiché les mêmes chiffres qu’au premier trimestre, avec de nouveau 2,6 milliards € collectés. Au cumulé, de janvier à juin 2022, ce sont 5,2 milliards € qui ont été collectés par les SCPI. Cela représente une capitalisation globale des SCPI de 84,1 milliards €.
Le chiffre : La collecte des SCPI a augmenté de 39 % entre le premier semestre 2022 et le second semestre de 2021.
Le contexte inflationniste ne semble donc pas avoir d’effet sur les investissements dans la pierre-papier. Pourtant, en juillet 2022, l’Insee estime à 6,1 % l’inflation sur un an en France. Et la France fait partie des pays européens les plus épargnés, avec un taux d’inflation annuel estimé à 8,9 % pour la zone euro en juillet 2022.
- En savoir plus sur le fonctionnement de la SCPI
Quelles sont les raisons de cette résistance de la SCPI à l’inflation ?
Comment expliquer cette bonne forme de la pierre-papier, dans une période marquée par la hausse des prix ? La SCPI semble, en effet, figurer au rang des investissements les plus privilégiés et donc comme un placement permettant de limiter les effets de l’inflation sur son portefeuille. Cette situation repose essentiellement sur les avantages inhérents aux sociétés civiles de placement immobilier, tels que :
- Le risque est mutualisé
- Un faible ticket d’entrée
- Une diversification des acquisitions dans chaque SCPI
Ces avantages sont notamment intéressants en période d’instabilité, expliquant l’intérêt actuel des investisseurs. Le principe même de la SCPI, investir dans l’immobilier, est toujours plébiscité par les Français : la pierre est perçue comme une valeur sûre.
La pierre-papier bénéficient d’un autre avantage directement lié à l’inflation : l’indexation des loyers. En d’autres termes, les revenus des SCPI proviennent des loyers perçus et ces derniers sont indexés sur des indices prenant en compte la hausse des prix. Ces indices sont les suivants :
- L’IRL, indice de référence des loyers
- L’ILAT, indice des loyers des activités tertiaires
- L’ILC, indice des loyers commerciaux
Quelles en sont les limites ?
Nous l’avons donc vu, la SCPI fait partie des investissements les plus intéressants dans un contexte inflationniste. Toutefois, certaines limites sont à prendre en compte. Le Sénat a notamment adopté une loi qui plafonne l’augmentation des loyers pour les baux commerciaux. Adopté en tant qu’amendement au projet de loi pouvoir d’achat, la revalorisation des loyers commerciaux ne pourra pas excéder 3,5 % pendant un an pour les baux impliquant des entreprises comptant moins de 250 salariés. Ce plafonnement aura lieu sur l’indice des loyers commerciaux (ILC), dont la hausse ne pourra excéder 3,5 %. L’argument de l’indexation des loyers sur l’inflation est donc à relativiser pour les SCPI.
De plus, l’inflation a également des conséquences sur le financement des opérations d’investissement en SCPI. Investir par l’intermédiaire de l’emprunt pourra être plus complexe, au vu du climat inflationniste qui pousse les taux immobiliers à la hausse. Investir au plus vite est donc conseillé, afin de bénéficier de taux encore à un niveau raisonnable.