Des dispositifs en faveur des villes moyennes détendues
L’actualité fait la part belle aux villes situées dans les zones A, A bis et B1, considérées comme tendues, où l’offre de logements est insuffisante au regard de la demande. Pourtant, de nombreuses autres communes peinent quant à elles à faire venir de nouveaux habitants.
Pour soutenir ces villes moyennes, le ministre de la Cohésion des territoires, Jacques Mézard, a souhaité la mise en place du plan « Action cœur de ville » qui accompagnera quelque 222 communes pendant 5 ans.
Les 5 axes sur lesquels le plan « Action cœur de ville » se repose sont les suivants : de la réhabilitation à la restructuration : vers une offre attractive de l’habitat en centre-ville ; favoriser un développement économique et commercial équilibré ; développer l’accessibilité, la mobilité et les connexions ; mettre en valeur les formes urbaines, l’espace public et le patrimoine ; fournir l’accès aux équipements et services publics ».
Du côté du ministère du logement, on a souhaité la mise en place d’un nouveau dispositif de défiscalisation dédié aux centres-villes anciens dégradés. Le dispositif Denormandie. Les investisseurs qui souhaitent en profiter doivent alors acquérir un bien situé dans l’une des 222 communes du plan « Action cœur de ville » ainsi que dans celles ayant opté pour une opération de revitalisation du territoire (ORT). Les propriétaires d’un logement situé dans une ville éligible peuvent également bénéficier du dispositif, à la condition d’entreprendre des travaux de rénovation et de louer l’habitation dans les mêmes conditions que celles du dispositif Pinel.
Dispositif Denormandie : succès fiscal de l’année 2019 ?
Si le dispositif n’a pas encore fait ses preuves, il parait indéniable que le nombre de logements éligibles est conséquent. 194 communes sur les 222 présentent un taux d’annonces concernées de plus de 80 %. À Limoges par exemple, 93,2 % des annonces immobilières peuvent permettre de bénéficier des avantages fiscaux de la nouvelle loi. Un record. La proportion est également élevée à Mulhouse (93,1 %), Tarbes (92,1 %), Chalon-sur-Saône (92,1 %) ou encore Château-Thierry (91,8 %).
Un chiffre finalement pas si surprenant quand on sait que 60 % des 3 millions de logements vacants français se trouvent justement dans des communes moyennes qui subissent de plein fouet le vieillissement de la population. Dans les régions Centre, Massif central et Grand Est, le taux de vacance atteint même 9 %, soit un chiffre supérieur à la moyenne nationale. À l’échelle régionale toujours, la Lorraine, le Limousin, la Champagne-Ardenne, le Nord-Pas-de-Calais, l’Auvergne et la Basse-Normandie présentent plus de 90 % d’annonces éligibles au dispositif.
En 2019, ce dispositif qui devrait coûter quelque 120 millions d’euros à l’Etat, pourrait par ailleurs rencontrer un franc succès auprès des investisseurs, selon les spécialistes.