Près de 30 % des anciens allocataires privés d’APL en 2021
Changement principal introduit par la réforme des APL, le mode de calcul des aides. Jusqu’alors, le montant des aides versées était calculé en fonction des ressources perçues durant l’année N-2, soit deux ans avant. Pour « permettre d’être plus juste, et de soutenir le pouvoir d’achat des plus fragiles » comme le précisait en novembre 2020, la ministre du Logement, Emmanuelle Wargon, les APL sont désormais calquées sur les revenus de l’année en cours.
L’étude d’impact du Gouvernement révèle que pour 52,2 % des allocataires, cette réforme n’a entraîné que peu de changements. En revanche, 29,6 % ont été fortement impactés par la réforme. 23 % ont ainsi vu l’aide baisser. Pire, 6,6 % des bénéficiaires n’ont désormais plus droit aux APL, leurs ressources pour 2021 n’étant plus compatibles. Interrogée par le quotidien Les Échos, Emmanuelle Wargon livre son analyse selon laquelle cela signifie que les ménages exclus des APL ont donc vu leurs revenus augmenter, ce qui est une bonne nouvelle.
115 000 nouveaux bénéficiaires des APL
S’il y a eu des perdants, il y a également eu des gagnants dans la réforme des APL. Pour 16,3 % des allocataires, le montant des aides a augmenté en 2021. Notons également que, compte tenu du nouveau mode de calcul, 115 000 Français bénéficient quant à eux pour la première fois des APL en 2021.
73€
Outre certains ménages, l’État est également l’un des gagnants de cette réforme qui va lui permettre d’économiser près d’1,1 milliard d’euros.
Les jeunes, les plus touchés par la réforme des APL ?
En juin dernier, l’Union nationale pour l’habitat des jeunes (Unhaj) publiait sa propre étude d’impact qui révélait que les jeunes et notamment les jeunes actifs sont les plus touchés par la réforme. Jusqu’alors, exclus pour la plupart des minimas sociaux, les moins de 25 ans pouvaient en effet compter sur l’aide au logement pour se lancer dans la vie active.
Mais en 2021, ils seraient environ 39 % à avoir connu une baisse des APL, alerte l’Unhaj, soit 11 % de plus qu’en 2020. Et le montant de la baisse évolue lui aussi : -118 euros en moyenne en 2021 contre -90 euros en moyenne en 2020. En parallèle, note l’association, ce sont également les plus jeunes qui sont le plus touchés par la précarité de l’emploi.