La réforme promise par Emmanuel Macron d’exonérer 80% des ménages de la taxe d’habitation est un véritable casse-tête pour le ministère de l’Economie et des Finances. En attendant d’avoir plus de détails sur cette réforme clef du programme d Emmanuel Macron, les économiste de l’OFCE (Observatoire Français de conjoncture économique) ont chiffré ses potentielles conséquences.
Cet organisme indépendant de prévision, de recherche et d’évaluation des politiques publiques déclare dans son rapport : « En ayant pour objectif de redistribuer du pouvoir d’achat aux ménages par la réduction de la taxe d’habitation, cette mesure s’inscrit dans la même logique que celle de Lionel Jospin en 2000 mais avec une envergure bien supérieure ». Si en 2000 la réforme en question revenait à alléger l’impôt de 900 millions d’euros en sus d’une modification des dispositifs de plafonnement, Emmanuel Macron souhaite un allègement de 10 milliards d’euros étalé sur trois ans. C’est bien aux classes moyennes que la décision devrait profiter. D’après les savants calculs de l’OFCE, sur les 16,6 millions concernés par la réforme 70% concerneront les ménages gagnant entre 14 820 euros et 23 840 euros à l’année. Les foyers en question gagneraient en moyenne 500 euros par an, soit 0,3% de leur niveau de vie.
Qui seront les grands vainqueurs de la réforme?
Une bonne nouvelle jusque là, mais attention, la réforme doit prendre en compte une compensation pour les collectivités locales concernées… C’est là que le bat blesse : car la taxe d’habitation est bien différente selon les régions. Les taux sont propres aux communes et l’OCDE remarque par exemple que pour 20% d’entre elles la taxe d’habitation est supérieure à 3,6% du revenu médian des ménages, pour 20 autres % la taxe est inférieure à 2,2% du revenu médian. La mesure profiterait donc plus aux régions comptant le plus de ménages situés dans les classes moyennes et donc éligibles à l’exonération prévue par Emmanuel Macron. Ce sont les région Pays de la Loire, Centre ou encore Bourgogne-Franche-Comté seraient le podium des grands vainqueurs contrairement par exemple à la ville de Paris, où la taxe d’habitation est plutôt faible et où le nombre de ménages au revenus élevés est important.
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