Le Plan Logement d’abord c’est quoi ?
Le plan pour le Logement d’abord et la lutte contre le sans-abrisme a été lancé en septembre 2017 par le président de la République. Il est coordonné par la Dihal (Délégation interministérielle à l’hébergement et à l’accès au logement). Son objectif principal est de donner la priorité à l’accès direct au logement pour la réinsertion des personnes sans domicile. 45 territoires prioritaires ont été désignés où la mise en œuvre du plan y est accélérée.
Ce plan, qui s’étend sur une période de quatre ans (2018-2022), visait initialement à réduire de manière significative le nombre de personnes sans domicile d’ici à 2022. Il s’agit de passer d’une réponse d’urgence basée principalement sur les hébergements temporaires, souvent longs et coûteux, à un accès direct au logement avec un accompagnement social adapté aux besoins des personnes.
Pour atteindre cet objectif, le plan s’appuie sur cinq axes d’action. Il vise à garantir un accès direct au logement avec un accompagnement adapté afin de réduire le nombre de personnes sans domicile en France. Il met l’accent sur la production de logements abordables, l’accès facilité au logement, l’accompagnement social, la prévention des ruptures dans les parcours résidentiels et la mobilisation de tous les acteurs et territoires concernés.
Quel bilan après quatre ans d’action ?
Entre 2018 et fin juin 2021, plus de 280 000 personnes sans domicile ont pu accéder à un logement. Parmi elles, environ 174 000 ont bénéficié d’attributions de près de 79 000 logements sociaux. Rien qu’en 2021, le nombre d’attributions de logements sociaux aux ménages sans domicile a augmenté de 55 % par rapport à 2020 et de 15 % par rapport à 2019. Depuis 2018, quelque 28 400 places ont été créées dans le cadre de l’intermédiation locative et, depuis début 2017, 5 200 places ont été créées dans des pensions de famille. Selon Olivier Klein, ministre chargé de la ville et du logement, 203 000 places sont ouvertes chaque soir dans les hébergements d’urgence contre 120 000 en 2017. Et le ministre de conclure qu’au total, ce sont quelque 440 000 personnes qui ont ainsi pu accéder à un logement dans le cadre de la première phase de ce plan.
Plan Logement d’abord 2 : quelle est la promesse du Gouvernement ?
Lundi 19 juin dernier, le ministre Olivier Klein a annoncé le lancement d’un deuxième plan quinquennal « Logement d’abord » sur la période 2023-2027. Pour cela, le Gouvernement entend débloquer une enveloppe d’environ « un demi-milliard » d’euros, une somme bien supérieure aux 250 millions d’euros qui avaient été mobilisés dans le cadre de la phase 1. Et le ministre d’énoncer les objectifs du second volet qui doit permettre de « financer, en plus de ce qui a déjà été fait, 100 000 logements très sociaux en cinq ans, 10 000 places en pensions de famille et 30 000 en intermédiation locative ».
Pour rappel, l’intermédiation locative désigne le processus par lequel des associations agréées louent des logements dans le secteur privé, puis les sous-louent à des ménages défavorisés à un prix abordable. Pour cela, les dispositifs Loc’Avantages ou Solibail sont mobilisés.
Le Service Public de la Rue au Logement
Dans le cadre de l’acte II du plan Logement d’abord, le Gouvernement a souhaité mettre en place un « service public de la rue au logement ».
« Le service public de la rue au logement peut être défini comme le cadre d’intervention pour une action publique plus cohérente et plus efficiente dans la lutte contre le sans-abrisme. » www.gouvernement.fr
Ce nouveau service rassemble tous les acteurs de l’hébergement et du logement afin de déployer la stratégie nationale du Logement d’abord à travers tout le pays. Il vise également à unifier la gouvernance des politiques d’hébergement et d’accès au logement, auparavant dispersées entre différentes administrations.
Un second volet accueilli avec retenue par les associations
Malgré les ambitions de l’exécutif, la Cour des comptes avait dressé un bilan en demi-teinte du premier plan fin janvier 2021. La juridiction avait en effet salué des premiers chiffres encourageants et un dynamisme favorable à l’accès au logement, tout en pointant du doigt des résultats inférieurs aux objectifs fixés. Ce second volet est quant à lui accueilli avec beaucoup de mesure de la part des associations. Si Manuel Domergue (Fondation Abbé-Pierre) n’y voit pas une révolution, l’Union sociale pour l’habitat (USH) dénonce un certain flou et un manque d’ambition. Même observation du côté de l’Union professionnelle du logement accompagné (Unafo) qui évoque un manque de lisibilité de cette nouvelle feuille de route.