Un revirement in extremis pour MaPrimeRénov’ en 2025
Selon un décret et un arrêté publiés au Journal Officiel le 4 décembre 2024, les « mono-gestes » resteront éligibles à MaPrimeRénov’ en 2025. Ces textes, signés juste avant la censure du gouvernement de Michel Barnier, remettent les pendules à zéro. Le dispositif devait en effet exclure, dès 2025, les petits travaux de sa liste des rénovations éligibles. Le but ? Favoriser les approches plus globales au regard des objectifs de décarbonation fixés par la France et l’Europe. Cette décision, attendue par les professionnels du bâtiment, donne aux ménages un sursis pour réaliser des travaux de rénovation énergétiques plus simples et plus ciblés.
Un soulagement pour les artisans et les propriétaires
En début d’année 2024, le renforcement des conditions de MaPrimeRénov’ avait provoqué une chute brutale du nombre de demandes de subvention et affecté un secteur du bâtiment déjà sous tension. La Confédération de l’artisanat et des petites entreprises du bâtiment (Capeb) s’est donc aussitôt réjouie de la nouvelle. L’organisation salue « la visibilité » désormais offerte pour 2025, estimant que cette stabilisation des règles permettra une reprise des chantiers.
Pour les particuliers, ce maintien n’est pas anodin. Alors que les objectifs nationaux de rénovation énergétique restent ambitieux, de nombreux propriétaires immobiliers hésitaient à investir dans des travaux avant d’avoir des certitudes sur le cadre d’aides. Cette confirmation de MaPrimeRénov’ pour les mono-gestes offre une opportunité supplémentaire de valoriser son patrimoine. Un changement de fenêtres ou une isolation partielle, plus rapides et moins coûteux qu’une rénovation intégrale, peuvent contribuer à améliorer immédiatement le confort thermique, réduire la facture énergétique et, à terme, augmenter la valeur d’un bien.
Moins d’argent, plus de restrictions
Derrière cette bonne nouvelle se cache néanmoins un bémol : certaines subventions seront diminuées, notamment celles destinées aux équipements fonctionnant au bois ou autres biomasses. Elles sont, en effet, revues à la baisse d’environ 30 %. De plus, les avances de fonds consenties aux ménages « très modestes » pour les mono-gestes passeront de 70 % à 50 %. Quant aux ménages aux ressources supérieures, ceux-ci verront également leurs aides revues à la baisse dans le cadre de rénovations d’ampleur.
Le PLF 2025 revoyait à la baisse le budget alloué à MaPrimeRénov’. À titre de comparaison, en 2024, celui-ci s’élevait à 4 milliards d’euros, contre seulement 2,3 milliards prévus par l’ancien Premier ministre. Une réduction de moyens qui n’aurait pas été sans conséquence, sans la censure du gouvernement de Michel Barnier.
Maintien du « parcours par geste » pour les passoires énergétiques
Autre point majeur : même les « passoires énergétiques » resteront éligibles au parcours par geste. En d’autres termes, il sera toujours possible en 2025 de réaliser un ensemble de petits travaux ciblés pour améliorer progressivement la performance énergétique d’un logement, sans être contraint d’entreprendre une rénovation globale immédiate. Cette flexibilité devrait encourager les propriétaires de biens très énergivores à se lancer dans des travaux d’amélioration. Pour rappel, faute de gouvernement, le calendrier d’interdiction de location des passoires thermiques s’appliquera bel et bien dès le 1er janvier 2025.
Quid de la stratégie à long terme du gouvernement ?
Si la reconduction des mono-gestes pour 2025 est un soulagement pour nombre d’acteurs, elle pose néanmoins la question de la stratégie à plus long terme. Le gouvernement avait annoncé la nécessité d’orienter MaPrimeRénov’ vers des projets plus globaux, afin d’atteindre les objectifs nationaux de neutralité carbone et de réduction des consommations énergétiques. Les professionnels du bâtiment eux-mêmes plaident pour un « nouveau parcours » permettant d’évoluer du mono-geste vers une rénovation plus complète.
Reste donc à savoir si ce sursis accordé aux petits travaux est une solution durable ou une simple parenthèse permettant d’éviter un nouveau trou d’air sur le marché. D’autant que la pression budgétaire, la nécessité d’une simplification administrative et la mise en place d’incitations plus fortes pour les rénovations globales resteront des enjeux majeurs en 2025 et au-delà.
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