DPE : des erreurs qui peuvent coûter cher
Pour mener son enquête, 60 millions de consommateurs a demandé à plusieurs professionnels de réaliser un total de 20 diagnostics de performance énergétique (DPE). 5 diagnostiqueurs étaient affectés à un même logement. Or, à chaque fois, le résultat obtenu n’était pas le même, variant jusqu’à deux lettres ou trois lettres, dans un classement qui peut aller de A à G.
60 millions mag : « Le bilan n’est pas flatteur pour la profession. Il laisse envisager un important contentieux devant les tribunaux ».
Les résultats détaillés dans le numéro du mois de juin, laissent entrevoir de nombreuses erreurs et oublis lors du diagnostic : mauvais calcul de la superficie du logement, non prise en compte des portes et fenêtres, mauvaise évaluation de l’isolation, du chauffage et de la production d’eau chaude.
- À lire également : comment influe le DPE sur la valeur des logements ?
Des professionnels non formés au nouveau DPE
Depuis le 1er juillet 2021, le nouveau DPE a pour vocation d’être plus clair et plus simple. Il est également désormais opposable, c’est-à-dire que son résultat peut être utilisé juridiquement dans le cadre d’un conflit entre un locataire et un propriétaire ou un vendeur et un acheteur, par exemple. Autre objectif de la réforme, rendre le DPE plus fiable. Or, c’est justement ce que remet en question 60 millions de consommateurs.
Selon Virginie Potiron, juriste à 60 millions de consommateurs, citée par Le Figaro Immobilier, l’ensemble des diagnostiqueurs sollicités pour cette enquête a été formé avant même la réforme du DPE. Un calendrier qui, s’il peut prouver l’expérience des professionnels, interroge sur leur capacité à s’adapter aux nouvelles attentes. Et l’association d’ajouter que ces mêmes professionnels sont référencés dans l’annuaire certifié et mis en ligne par le gouvernement. En réponse, l’exécutif par la voix d’Amélie de Montchalin, nouvelle ministre de la Transition écologique, a assuré prendre ceci très au sérieux et travailler à un meilleur encadrement de la profession.
Un calendrier à charge pour les passoires thermiques
Pour l’heure, les diagnostiqueurs immobiliers n’ont pas l’obligation de se former au nouveau DPE. En revanche, comme le conseille 60 millions de consommateurs, il est important de vérifier que le professionnel dispose d’une attestation d’assurance ainsi que d’une certification, afin d’éviter erreurs et arnaques.
Pour rappel, à partir du mois de septembre 2022, les propriétaires de passoires thermiques (étiquette F et G) ne pourront plus réévaluer annuellement le montant des loyers. À compter du 1er janvier 2023, les plus énergivores de ces logements seront, en outre, interdits à la location en l’absence de travaux de rénovation énergétique. La fiabilité du DPE est donc une question essentielle pour les propriétaires immobiliers.
En savoir plus sur le diagnostic de performance énergétique (DPE)
- >
DPE : comment influe-t-il sur la valeur des logements ?
- >
Nouveau DPE et passoires thermiques : combien vont coûter les rénovations ?
- >
Erreur de diagnostic immobilier : un délai sera accordé aux propriétaires lésés
- >
Nouveau DPE : le couac des immeubles construits avant 1975
- >
DPE : comment influe-t-il sur la valeur des logements ?
- >
DPE : les passoires thermiques sont-elles le propre des ménages modestes ?
- >
Rénovation énergétique : le futur DPE vous aidera à anticiper vos travaux
- >
Nouveau DPE : une mauvaise classe énergétique bénéficie-t-elle au locataire ?
- >
Rénovation énergétique : le DPE a un impact sur le prix des logements
- >
La fiabilité du DPE remise en question, alors qu’entre en vigueur le carnet d’information du logement
- >
Vers une nouvelle réforme du DPE pour 2024 ?
- >
DPE : quel impact son nouveau mode de calcul va-t-il vraiment avoir sur les passoires thermiques ?
- >
DPE : 3 solutions pour l’améliorer sans faire de gros travaux