59 % des Français souffrent de la chaleur chez eux
À peine début juillet entamé et le thermomètre commence déjà à s’affoler sur l’hexagone, plus particulièrement dans le sud-est de la France. Avec près de 5,2 millions de passoires thermiques recensées sur le territoire, de nombreux ménages subissent déjà le début de l’été.
Réchauffement climatique oblige, les périodes estivales sont redoutées, tout autant que l’arrivée de l’hiver et ses valeurs négatives. Selon une étude de la fondation Abbé Pierre, parue lundi 26 juin dernier, 59 % des Français disent avoir souffert de la chaleur l’été dernier dans leur logement, soit 8 points de plus qu’en 2020. Au-delà des difficultés quotidiennes que la canicule engendre dans les habitations mal isolées, c’est également une question sanitaire qui préoccupe les associations. Et pour cause, la France déplore 2 800 morts supplémentaires liés à la canicule en 2022, classant cette année comme la plus meurtrière depuis 2003.
Des travaux de rénovation interdits
Dans les villes où le patrimoine architectural est classé aux bâtiments de France, comme c’est le cas dans de nombreuses métropoles, les travaux de rénovation énergétique posent de sérieux problèmes.
À Paris, 30 % des demandes seraient refusées par l’ABF. La faute à une réglementation sur la protection du patrimoine tricolore particulièrement encadrée et strictement appliquée. Si la conservation des immeubles haussmanniens, en nombre dans la capitale, est totalement légitime, les architectes de France déplorent un manque de souplesse pour des demandes moins impactantes sur le paysage architectural hexagonal, comme entre autre, la pose de volets. C’est pourquoi ils appellent à revoir les règles d’urbanisme qui doivent évoluer au grès des problématiques sociales et environnementales d’aujourd’hui.
Par ailleurs, certains pays européens voisins sont bien plus en avance sur les préoccupations thermiques de leurs habitations en cas de fortes chaleurs, puisque des aides sont mises en place en Suède, en Allemagne, mais aussi en Italie, pour effectuer des travaux d’installation d’équipements contre la chaleur dans les logements.
30 %
L’ABF réclame de nouvelles mesures contre la chaleur
Si les conditions de mal-logement ont retenu l’attention générale en hiver, il semblerait que les étés de plus en plus chauds fassent bouger les lignes en matière d’amélioration de l’habitat. C’est en tout cas la sonnette d’alarme déclenchée par les architectes des bâtiments de France qui proposent de nouvelles subventions pour aider les ménages à réduire la température de leurs logements l’été. L’ABF souhaiterait que l’État prenne en compte des aides dédiées à la pose de protections solaires dans les subventions de MaPrimeRénov’.
Mais les propositions de l’ABF ne s’arrêtent pas là puisque qu’ils souhaiteraient également que les projets de rénovation globale prennent aussi en compte l’installation systématique d’équipements contre le soleil dans les travaux de rénovation des copropriétés. Entre autres, les architectes de France aimeraient que cette notion n’ait pas besoin d’une demande spécifique auprès des mairies, mais puisse être automatiquement instaurée. Le DPE (diagnostic de performance énergétique) est également pointé du doigt dans cette analyse qui imagine revoir son système de notation pour prendre en compte les déperditions liées à la chaleur.
Les équipements contre le soleil, de type volets, ont donc une place très importante à jouer dans la lutte contre la chaleur dans les passoires thermiques, or étant donné le nombre de logements qui en sont dépourvus, il s’agit pour l’ABF d’un point important à traiter, notamment pour les locations. C’est pourquoi ils proposent d’imposer aux bailleurs d’installer les équipements nécessaires dans leurs logements en location.
Pour finir, les architectes de France rappellent que des méthodes simples existent et font leurs preuves depuis toujours dans les pays du sud comme en Espagne, en Grèce ou encore dans les pays du Maghreb. C’est le cas entre autres pour l’utilisation des façades peintes en blanc, permettant de repousser la chaleur.
Zoom sur les demandes de l’ABF :
- Une subvention MaPrimeRénov’ pour les protections solaires ;
- L’évolution du système de notation du DPE ;
- L’installation systématique de protections solaires pour les travaux de grande ampleur ;
- L’obligation pour les bailleurs de louer un logement équipé de protections solaires ou de volets ;
- Revenir aux matériaux simples, utilisés dans les pays chauds pour repousser la chaleur.