Décote et passoires thermiques : -5 % pour un appartement à Bordeaux, -10 % à Strasbourg
Les obligations en matière de performance énergétique ne cessent de se durcir. Depuis le 1er janvier 2022, toutes les annonces immobilières doivent mentionner la note obtenue dans le cadre du diagnostic de performance énergétique (DPE). Celle-ci peut aller de A pour les logements les plus performants à G pour les plus énergivores : les passoires thermiques. Les logements ayant une étiquette E, F ou G seront, en outre, progressivement exclus du marché locatif entre 2023 et 2034.
Ministère de l’Écologie : « Le diagnostic de performance énergétique (DPE) renseigne sur la performance énergétique d’un logement ou d’un bâtiment (étiquettes A à G), en évaluant sa consommation d’énergie et son impact en terme d’émissions de gaz à effet de serre ».
Dans ce contexte, vendre une passoire thermique peut occasionner une décote qui varie selon de nombreux paramètres tels que la localisation géographique du bien. C’est le constat fait par la plateforme européenne d’estimation immobilière, PriceHubble, qui a passé au crible les vingt plus grandes villes françaises. Ainsi à Bordeaux, Le Havre, Dijon, Grenoble et Lyon, il existe une décote de 5 % du prix de vente entre un appartement ayant un DPE A et une passoire thermique notée G. À Strasbourg, ce chiffre grimpe à 10 %. Dans cette ville du Nord-est, où l’écologie tient une place de premier rang, les agents immobiliers confirment que les négociations sont parfois importantes en cas de vente d’une passoire énergétique.
Le prix de vente des maisons plus impacté par le DPE
La performance énergétique, un critère clé et déterminant pour fixer le prix d’une vente ? Cela ne semble pas encore être le cas à Paris où le marché immobilier est tendu et où l’on dénombre quantité de logements ayant un DPE F, G ou H (52 % des ventes à Paris depuis 1 an, contre 31 % partout en France).
En outre, il faut distinguer les attentes des acquéreurs et celles des investisseurs. Les premiers se montrent moins hésitants à faire l’acquisition d’un logement énergivore puisqu’ils disposent généralement du temps nécessaire pour le rénover. Les investisseurs locatifs espèrent, en revanche, pouvoir louer vite. Si leur choix s’arrête sur une passoire thermique, ils n’hésitent donc pas à négocier pour compenser les coûts et les délais nécessaires pour les travaux.
Enfin, l’étude du comparateur démontre une plus grande incidence du DPE sur les maisons. Un phénomène qui peut s’expliquer par la surface habitable, souvent plus élevée. Les travaux coûtent donc plus cher, de même que la facture d’énergie en cas de mauvaise isolation ou d’un système de chauffage défaillant. Si la décote constatée est d’environ 4 % à Marseille, Nice et Toulon, elle est de 10 % à Lyon et à Montpellier et de 15 % à Dijon, Reims, Rennes ou encore Angers.
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