Une journée pour mettre le logement au cœur de la présidentielle
Ils étaient quelque 110 intervenants à venir parler du logement en France, dans le cadre du congrès de la Fnaim, organisé les 29, 30 novembre et 1er décembre dernier. Parmi les thèmes abordés, à travers ateliers et formations : « Comment sécuriser vos honoraires grâce à la garantie des loyers impayés (GLI) », « Loi Climat et résilience & Interdiction de location des logements énergivores » et le très attendu « Palmarès de l’immobilier 2021 ». La journée du mardi 30 novembre était, quant à elle, dédiée aux tribunes présidentielles. Plusieurs candidats (ou leur représentant) ont profité de l’occasion pour présenter leur avant-projet pour lutter contre la crise du logement.
Pour Jean-Marc Torrollion, président de la Fnaim, les propositions concernant la construction et le logement social sont nombreuses et semblent faire l’unanimité contrairement à celles relatives au logement privé.
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Rénovation énergétique : prime à la pierre, calendrier accéléré, livret vert
Tous les candidats semblent d’accord sur le fait d’interdire à la location les passoires thermiques. Dominique Estrosi Sassone pour Xavier Bertrand, Arnaud Montebourg et Marine Le Pen n’ont toutefois pas hésité à pointer du doigt un calendrier difficile à tenir.
Conformément à la loi climat et résilience, les passoires thermiques seront progressivement interdites à la location à compter de 2023, pour les plus énergivores des logements classés G.
Un scepticisme qui s’explique notamment par la récente réforme du diagnostic de performance énergétique dont les débuts ont été difficiles, comme le rappelait la Fnaim. D’autres en revanche, comme Anne Hidalgo, proposent d’aller plus loin, en instaurant par exemple une « prime climat à la pierre » pour encourager les rénovations énergétiques. Pour Valérie Pécresse, représentée par le député européen Geoffroy Didier, des projets bas carbone pourraient être créés grâce à un livret vert issu de la fusion du livret A et du LDDS (livret de développement durable et solidaire). Enfin, Yannick Jadot, par la voix du député Aurélien Taché, souhaite un calendrier raccourci, à l’image de ce qui a été proposé par la Convention citoyenne pour le climat.
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Tolérance zéro squatteurs et défiscalisation des donations
La question de la solvabilité des ménages et des donations a ensuite été abordée. Marine Le Pen souhaite valoriser les propriétaires immobiliers et donc faciliter l’accession à la propriété en favorisant l’obtention de prêts à l’habitat. La candidate suggère, en autre, que soient révisées les règles du Haut conseil de Stabilité Financière (HCSF), pour proposer des prêts de plus de 25 ans. Les jeunes parents pourraient, eux aussi, être mis à l’honneur à travers un prêt d’appoint à taux zéro de 50 000 à 100 000 euros pour la naissance de leur premier enfant.
Valérie Pécresse souhaite, quant à elle, défiscaliser les donations jusqu’à 100 000 euros tous les 6 ans pour augmenter l’apport personnel des jeunes. Enfin, Arnaud Montebourg suggère de vendre à bas prix les logements vacants détenus par l’Etat, aux ménages les plus modestes. Une seule condition, y vivre après y avoir effectué des travaux, à l’image de ce qui se fait en Italie.
La journée s’est terminée sur le rappel d’une « tolérance zéro contre les squatteurs » de la part de Xavier Bertrand et de Valérie Pécresse, sur les résidences secondaires autant que sur les résidences principales. Et Yannick Jadot de proposer, quant à lui, « une assurance universelle sur les loyers » pour lutter contre les impayés et les logements vacants.