PTZ : pourrait-il être étendu à tous les primo-accédants ?

Le potentiel du PTZ pas entièrement exploité

Entré en vigueur en 1994, le Prêt à taux zéro (PTZ) a pour but de faciliter l’accession à la propriété des primo-accédants en leur permettant de bénéficier d’un prêt sans intérêts. C’est un prêt aidé par l’Etat, mis en place pour aider à financer soit l’achat soit la construction d’une résidence principale. Alors que le dispositif devait toucher à sa fin en 2023, le ministre de l’Economie Bruno Le Maire a annoncé sa prolongation en 2024.

Actuellement, le PTZ peut financer jusqu’à 50 % de l’achat immobilier, en complément d’un prêt immobilier classique. Depuis le 1er janvier 2024, son montant maximal est passé de 80 000 € à 100 000 €. Il ne concerne en revanche que les foyers les plus modestes, puisque les revenus sont soumis à un plafond. Cependant, malgré un assouplissement des conditions d’éligibilité, seulement 50 000 prêts ont été accordés en 2023 : un chiffre bien en deçà des objectifs initiaux. 

50 000

C’est le nombre de prêts à taux zéro accordés en 2023.

La proposition du NFP ? Étendre le PTZ sans distinction géographique, pour l’immobilier neuf comme l’immobilier ancien, pour tous les primo-accédants. Le but ? Leur permettre d’économiser jusqu’à 65 000 € sur leur crédit immobilier, dans une période où, malgré la tendance baissière du premier trimestre 2024, les taux d’intérêts bancaires peuvent encore freiner le lancement de projets immobiliers.

Étendre le PTZ pour relancer la demande immobilière

Rendre le PTZ plus attractif et relancer la demande : tel est l’objectif du NFP. Étendre le prêt aidé à tous les primo-accédants permettrait en effet à plus de ménages, en particulier des classes modestes et moyennes, d’accéder à la propriété. 

À terme, les conséquences sociales et économiques envisagées par la coalition de gauche sont multiples. Faciliter l’accession à la propriété permettrait dans un premier temps de diminuer les inégalités en termes de logement. Relancer la demande immobilière pourrait en fait se révéler bénéfique à différentes échelles, comme soutenir le secteur du BTP qui subit une chute du nombre de mises en chantier de 22 % depuis 2023. Une manière de créer de l’emploi dans un secteur fragilisé, pourtant moteur de l’économie française, et de donner un coup de boost au marché de l’immobilier en berne.

Une proposition pas encore chiffrée

Pour autant, le Nouveau Front Populaire n’a pas encore présenté de chiffres prévisionnels pour cette nouvelle disposition, qui reste au rang de proposition pour le moment. Le financement devrait ainsi être évalué, comme l’impact sur le marché immobilier si la mesure venait à être concrétisée. Par la suite, des mesures d’accompagnement et de régulation pourraient être mises en place pour encadrer un impact négatif sur les prix immobiliers et pouvoir assurer un accès équitable à la propriété.