Punaises de lit : le retour dû au changement d’habitudes des Français
Le « Cimex lectularius », plus communément appelé punaise de lit, avait totalement disparu dans les années 50 en France. On nomme cet insecte en raison de sa fâcheuse tendance à se loger dans les chambres, en particulier dans les matelas et sommiers, mais aussi derrière les cadres, sous les prises électriques, les tapis et les meubles, derrière les plinthes, dans les canapés.
Avec la démocratisation des voyages internationaux et la multiplication des plateformes de location de courte durée comme Airbnb, le nuisible a été réintroduit dans nos intérieurs. Il faut dire qu’à cela s’ajoute un goût accru des Français pour l’achat d’occasion, qu’il s’agisse de mobilier ou de vêtements. En outre, les punaises de lit sont aujourd’hui beaucoup plus résistantes aux insecticides.
L’insecte particulièrement présent en région Auvergne-Rhône-Alpes
Selon la CS3D (chambre syndicale des industries de désinfection, désinsectisation et dératisation), on dénombre aujourd’hui 500 000 sites touchés par les punaises de lit, contre 200 000 en 2017. Le taux d’incidence n’est toutefois pas le même selon les régions françaises. Il s’élève par exemple à 216 (comprendre le nombre de consultations médicales pour 100 000 habitants) en Auvergne-Rhône-Alpes, 145 en Provence-Alpes-Côte d’Azur et 129 dans le Grand Est. En contrepartie, il est de 65 en Corse et 50 en Nouvelle-Aquitaine.
www.ecologie.gouv.fr : « Éviter d’encombrer les espaces, afin de réduire le nombre d’endroits où les punaises de lit peuvent se cacher. »
Le ministère de l’Écologie publie quelques recommandations sur son site Internet. Celles-ci concernent l’attitude à adopter pour lutter contre les punaises de lit chez soi, à l’hôtel ou au retour de voyage.
Punaises de lit : obligations des propriétaires et des locataires
Depuis 2018, les critères de décence d’une location intègrent l’absence de punaises de lit. Les bailleurs contrevenants s’exposent à une amende pouvant aller jusqu’à 50 000 voire 100 000 euros. Pour confirmer sa volonté d’éradiquer ce nuisible, le plan ministériel prévoit d’ailleurs de rappeler les obligations qui incombent aux propriétaires comme aux locataires à l’horizon été 2022. Pour les locataires, il s’agit par exemple de rendre disponible le logement si un traitement contre les punaises de lit s’impose. Le propriétaire a quant à lui obligation de faire appel à un professionnel et de prendre en charge l’intervention. Selon l’ampleur du phénomène, celle-ci peut nécessiter jusqu’à trois traitements espacés de 9 jours. Le coût moyen est estimé à 15 €/m².
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Pour l’heure, il n’existe aucun diagnostic obligatoire ni jurisprudence faisant état des punaises de lit dans le cadre d’une transaction immobilière. Cela pourrait évoluer à l’avenir, à l’image de ce que proposent déjà certaines compagnies d’assurance habitation.