Interview de Stéphane Debair, directeur général de Selexium
Comment faire des économies d’impôt en 2020 ?
« La fiscalité dépend de la situation de chacun. Il n’y a donc pas de solution miracle qui s’appliquerait à tout le monde tout le temps. La personne qui souhaite faire des économies d’impôt doit, dans un premier temps, faire un bilan patrimonial pour identifier quelles modalités et donc quels outils sont les mieux adaptés à sa situation. Pour rappel, il existe trois modalités d’optimisation fiscale en France : le crédit d’impôt, la réduction d’impôt et la déduction d’impôt. À l’image d’un bilan comptable, le bilan patrimonial, réalisé par un conseiller en gestion de patrimoine, permet de mesurer l’actif, le passif, les revenus et les charges du contribuable. C’est une photographie de son patrimoine qui permettra de définir les moyens à mettre en place pour gérer et développer son patrimoine. Pour l’année 2020, il n’y a pas de solution phare. L’offre est large. On note notamment l’attractivité du PER (plan épargne retraite), car c’est un produit nouveau. La meilleure solution pour faire des économies d’impôt reste une solution personnalisée. »
L’année 2020 est-elle particulière ?
« L’année 2020 n’est pas seulement particulière, elle est inédite, car elle est rythmée par l’épidémie de Covid-19. Ce contexte a évidemment des conséquences sur l’immobilier et donc sur les investisseurs. Depuis le début de l’année, l’accès au financement se durcit. Or, la clé d’un investissement immobilier, c’est le financement. Selexium, grâce à son service courtage, s’attache à trouver et négocier le meilleur financement possible pour ses clients dans un contexte où l’accès au prêt bancaire est plus difficile. Les investisseurs ont donc, cette année en particulier, intérêt à travailler cet aspect de leur projet, s’ils ont recours à l’emprunt. Trois éléments sont importants dans un bon dossier : un taux d’endettement correct, un reste à vivre suffisant et une épargne de précaution disponible. Pour être sûr que son projet aboutisse, il est toujours mieux de se faire accompagner par un conseiller en gestion de patrimoine. »
L’impact du Covid-19 existe, mais il sera marginal sur les stratégies d’investissement locatif. Stéphane Debair, directeur général du groupe Selexium.
Suite au confinement lié à la crise sanitaire, les locataires semblent avoir revu leurs priorités sur le plan du logement. Les propriétaires-bailleurs doivent-ils donc revoir leur stratégie d’investissement locatif en conséquence ?
« L’impact du Covid-19 existe, mais il sera marginal sur les stratégies d’investissement locatif. Le travail et les infrastructures se concentrent toujours dans les grandes métropoles. Malgré le confinement et le désir de grands espaces, les petites villes manquent encore d’attractivité. Les propriétaires-bailleurs et les contribuables souhaitant profiter d’un dispositif de défiscalisation immobilière ont tout intérêt à continuer d’investir dans les villes où la demande locative est forte. En ce qui concerne le type de bien, Selexium attache de l’importance à la qualité des biens immobiliers proposés. Nous privilégions toujours des appartements possédant balcons ou loggias, dans des quartiers bien desservis de la petite couronne des grandes villes de France. Ce choix offre la possibilité d’acquérir un logement plus spacieux qu’en centre-ville, tout en profitant du confort et de l’attractivité des métropoles. On a entendu dire que Paris se vidait suite à la crise sanitaire. Il me semble qu’il faut temporiser ce type de propos et envisager l’évolution de la situation à long terme. Paris et l’Ile-de-France, surtout avec le projet du Grand Paris, seront toujours des zones attractives. L’économie francilienne représente environ 31 % du PIB français. Le travail, la richesse, le pouvoir, tout s’y concentre. Investir dans ces villes reste, me semble-t-il, malgré la situation, un choix judicieux pour développer son patrimoine. »
Quels sont les bons réflexes à avoir pour bien gérer son patrimoine en 2020 ?
« Être doublement vigilant. Doublement, car, cette année, il y a des arbitrages importants à faire avant le mois d’octobre, notamment sur les transferts de contrats d’épargne retraite : les contrats Madelin et PERP vers un PER. Attention, à ne pas manquer ce type d’échéance qui est décisive dans la gestion de son patrimoine. Vigilant également quant à l’évolution de la situation économique étroitement liée à l’évolution de l’épidémie de Covid-19. Il faut donc observer comment va se dérouler la reprise économique, comment vont évoluer le marché de l’immobilier et les marchés financiers. Cette année, en gestion de patrimoine, il faut savoir rester prudent. »
Aujourd’hui, il existe des placements financiers sécurisés qui rapportent plus que les livrets d’épargne. Stéphane Debair, directeur général du groupe Selexium
En cette période particulière et incertaine, faut-il mieux épargner ou investir ?
« Aujourd’hui, il existe des placements financiers sécurisés qui rapportent plus que les livrets d’épargne. Placer son argent dans la pierre, via un investissement locatif, c’est aussi placer son argent dans une valeur refuge tout en s’assurant un bon rendement (de 6 % à 10 % de l’épargne investie). Épargner ne fait pas sens, si on ne peut faire fructifier cet argent tout en le sécurisant. En gestion de patrimoine, on dit aussi qu’il ne faut jamais mettre tous ses œufs dans le même panier. Il est donc judicieux de diversifier ses placements tout en gardant une épargne de précaution (environ 15 % de son patrimoine global). »