L’immobilier participe-t-il à l’économie réelle du pays ?
Majoritairement de droite, les sénateurs ont voté, vendredi 6 décembre dernier, en faveur d’un amendement au projet de loi de finances pour 2020. Celui-ci préconise de supprimer l’impôt sur la fortune immobilière (IFI) qui a lui-même été créé en remplacement de l’ancien impôt de solidarité sur la fortune (ISF) en 2018.
À la place, le Sénat propose d’instaurer à partir de 2021, un « impôt sur la fortune improductive » qui répondrait davantage au souhait initial d’Emmanuel Macron et permettrait de taxer par exemple les cryptomonnaies, les bitcoins ou encore les liquidités en plus de l’immobilier.
Pour Albéric de Montgolfier, rapporteur général de la commission des finances à l’initiative de l’amendement, l’IFI a contribué à stigmatiser l’immobilier, considérant à tort que la pierre ne participait pas à l’économie réelle.
D’une part, la « pierre-papier » et l’investissement locatif sont inclus dans le périmètre de l’IFI, alors même qu’il s’agit indéniablement de placements productifs (…). De ce point de vue, il est faux de considérer l’immobilier comme une « rente ». D’autre part, l’IFI exclut de son assiette des actifs qui ne contribuent manifestement pas au dynamisme de l’économie française. (A. de Montgolfier)
Suppression de l’IFI : quelles nouvelles sources de revenus pour les caisses de l’Etat ?
Si ce nouvel impôt voit effectivement le jour, il prendrait en compte les résidences principales, les résidences secondaires, les logements vacants ; les placements financiers et les liquidités tels que les comptes sur livret ; les yachts, avions et objets précieux ; les bitcoins. En outre, le seuil d’imposition serait relevé de 1,3 millions d’euros de patrimoine à 2,57 millions d’euros.
Selon les sénateurs, les liquidités représentaient 12 % du patrimoine taxable des contribuables assujettis à l’ISF en 2017, ce qui représenterait quelque 75 milliards d’euros par an pour les caisses de l’Etat.
Mais tout le monde n’est pas favorable à cette nouvelle taxe. Pour Agnès Pannier-Runacher, secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Économie et des finances, l’IFI est simple et efficace. Son entrée en vigueur aurait en outre détourné de nombreux investisseurs de l’immobilier au profit des entreprises. Et d’ajouter que les cryptomonnaies ne doivent pas être qualifiées d’actifs improductifs, car elles représentent une nouvelle opportunité pour le Gouvernement.
En savoir plus sur l’impôt sur la fortune immobilière (IFI)
- >
Impôt sur la fortune immobilière : les premiers contrôles sont déjà en cours
- >
IFI : Que contient la réforme de l’ISF ?
- >
Impôt sur la fortune immobilière : vous pouvez déduire votre emprunt à 100 % !
- >
IFI : une nouvelle règle qui risque de coûter cher
- >
Boom de l’immobilier : l’IFI a rapporté plus que prévu en 2019
- >
IFI 2019 : le cas particulier du démembrement de propriété
- >
IFI : un nouvel impôt qui ne favorise pas les investisseurs ?
- >
Impôt sur la fortune immobilière : le plafonnement de retour en 2020
- >
IFI : les députés rétablissent la réforme
- >
Impôt sur la fortune immobilière : plus de contribuables ?
- >
IFI : quelle stratégie adopter pour payer moins ?
- >
Impôts : l’IFI va rapporter plus que prévu
- >
Impôt sur la fortune immobilière : des recettes bien supérieures aux prévisions
- >
IFI : comment faire pour déclarer son patrimoine immobilier ?
- >
Macron prône une évolution de l’ISF avec l’IFI